UN REVE AMERICAIN, entre fiction et documentaire
Entre la chute des tours jumelles le 11 septembre 2001 et
l'élection de Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, une décennie
« aux frontières du réel » s'est clôturée. Dix années où l'Amérique, fer de lance d'un certain modèle de
développement, a été au cœur de la tourmente. La photographie documentaire
explore justement cette réalité, et force est de constater que c'est un
territoire de fiction qui se dessine alors : l'Amérique se rêve autant
qu'elle fait rêver. A travers les travaux de photographes européens et
américains, le collectif Transit propose au public d’aller à la rencontre de
cette Amérique d'aujourd'hui et de s’interroger sur la manière dont on la
montre et dont on la regarde.
Au XXème siècle, l'Amérique a connu l’essor de l'industrie
cinématographique. Elle l'a enrichie du « Star system »,
produit manufacturé d'une mythologie incarnée, amplifiée par toute la palette
des médias. Ainsi, elle a conquis les imaginaires sur son territoire et bien
au-delà de ses frontières. L’industrie du rêve, formidable caisse de résonance
culturelle, fait exister en chacun de nous une représentation forte de
l'Amérique.
Ces étoiles du cinéma hollywoodien, nous les retrouvons sur
le drapeau du « rêve américain ». La bannière étoilée agit comme le
plus puissant des écrans de cinéma. Il est probable qu'aucune nation ne fasse
de son drapeau ou de son nom un usage aussi intensif de produits dérivés. Le
mot USA, ou son étendard, « impacte » comme le ferait une marque à
travers un marketing identitaire. L'Amérique est au reste du monde ce que la star est à son public, un objet
entre mythe et réalité. Adulée ou haïe, elle ne laisse personne indifférent.
La première décennie du XXIème siècle a cependant en partie
écorné ce constat. L'Amérique apparaît fragilisée.
L’exposition nous convie autant à débusquer le mythe niché au fond d’un drugstore qu’à découvrir le hors champ de certains des évènements les plus médiatisés de la planète. Les photographes invitent, chacun à leur manière, le spectateur à un voyage au cœur « d'un rêve américain » oscillant entre fiction et documentaire.